Commentaire des lectures du Mercredi de Pâques

Commentaire des lectures du Mercredi de Pâques

Première lecture : Ac 3, 1-10

Psaume : Ps 104 (105), 1-2, 3-4, 6-7, 8-9

Acclamation : Ps 117, 24

Évangile : Lc 24, 13-35


Cher choisi de Jésus,

En ce temps merveilleux de l’octave de Pâques, l’Église nous presse d’une joie immense : le Christ est ressuscité, Il est vraiment ressuscité ! 

Mais alors, s’Il est Vivant, où est-Il aujourd’hui dans notre vie ? 

Le cherchons-nous vraiment ? 

Et croyons-nous qu’Il puisse agir puissamment pour nous, là, maintenant, dans notre quotidien ?

 

À travers les textes d’aujourd’hui, une invitation retentit, simple et puissante, comme une confidence : 

« Ce que j’ai, je te le donne.»

C’est Pierre qui la prononce, à la porte du Temple. Un homme est là, mendiant, tendant la main pour un peu d’argent. Et Pierre lui répond :

 « Je n’ai ni or ni argent ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ le Nazaréen, lève-toi et marche. »

***

1. Ce que j’ai, et non ce que je n’ai pas

Pierre ne donne pas de l’argent. Il ne promet pas des solutions humaines. Il donne ce qu’il a reçu : la vie nouvelle en Jésus, la puissance de guérison de son nom. 

Il ne donne pas Jésus comme un objet ou un savoir, mais il laisse passer à travers lui l’action vivante du Christ Ressuscité. Pierre ne parle pas seulement de Jésus : il pose un acte qui rend Jésus présent. 

Ce don n’est pas le fruit de son mérite ou de sa sagesse, mais du lien profond qu’il vit avec le Ressuscité. Pierre est devenu un canal d’Amour. Et ce qu’il donne, c’est la manifestation du Royaume déjà là.

***

2. Jésus se donne dans l’Eucharistie 

L’Évangile des disciples d’Emmaüs approfondit cette réalité. Deux hommes déçus, tristes, repartent chez eux. Ils avaient espéré, mais leur foi s’est brisée à la Croix.

Et voilà qu’un inconnu les rejoint, marche avec eux, leur parle, leur explique les Écritures. Puis, dans le geste du pain rompu, leurs yeux s’ouvrent : ils reconnaissent Jésus.

Il ne s’était pas montré d’un coup de baguette magique. Il s’est fait connaître dans un acte : le partage du pain, l’Eucharistie. Jésus se donne dans le geste, dans le signe, et dans le cœur prêt à accueillir.

C’est là que les disciples reçoivent un feu nouveau. Ils avaient reçu des explications… mais c’est dans l’expérience du pain partagé que leur cœur s’enflamme.

Et tout de suite, ils retournent à Jérusalem. Ce qu’ils ont reçu, ils doivent le partager.

***

3. Les merveilles de Dieu sont à transmettre 

Le psaume nous rappelle ce mouvement : Dieu agit, et nous sommes appelés à faire mémoire de ses merveilles, à Les raconter.

« Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom, annoncez parmi les peuples 

ses hauts faits. »

Ce que Dieu fait dans nos vies n’est pas à garder pour soi. C’est un trésor qui grandit en étant partagé. 


Alors, frères et sœurs,

Aujourd’hui, ce qui compte, ce n’est pas ce que nous n’avons pas — pouvoir, argent, solutions immédiates — mais ce que nous avons : une rencontre avec Jésus, son Feu d’Amour dans le cœur, sa Parole qui nous relève, son Amour qui nous fait vivre.

 Ce que j’ai, je te le donne.


Cela peut être une prière pour un malade, un silence habité auprès d’un affligé, une parole d’encouragement, un geste de paix, une invitation à l’Eucharistie…

Ce que j’ai — si je l’ai vraiment reçu de Dieu — portera du fruit.

***

En conclusion : 

Dieu agit à travers nous lorsque nous nous rendons disponibles.

Nous ne donnons pas Jésus comme on donne un objet, non, nous laissons passer Sa Vie qu’Il met en nous, à travers des gestes, des paroles, des actes de foi.

Et alors, comme Pierre, comme les disciples d’Emmaüs, nous verrons autour de nous des cœurs se relever, des regards s’illuminer, des pas se remettre en route.

Ce que j’ai, je te le donne… et Dieu fait le reste.


Amen.

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