Développer le meilleur de nos deux êtres
Il m’apparaît clairement qu’il y a, en chacun de nous, deux êtres. Un qui aime le bien, le beau, le positif, qui a un désir profond de bien faire, d’être généreux, d’accomplir de grandes choses pour les autres; que l’on peut décrire comme étant « l’être de la vie » selon l’Esprit, comme nous l’a décrit Saint Paul. Il y a un autre être que je qualifierais de « petite canaille » qui cherche ce qui est sensuel, qui veut prendre au lieu de donner, souvent jaloux, envieux, que l’on peut décrire comme étant le négatif, le mal, ou selon Saint Paul, « la vie selon la chair ». Nos deux êtres sont toujours là en nous, un peu comme deux récipients. Mais nous n’avons de quoi remplir qu’un seul récipient, ce qui fait que l’un se remplit toujours au détriment de l’autre, un peu comme si les tubes étaient reliés par un siphon.
Ce qui fait que chaque fois que j’ajoute du contenu dans mon être positif, j’en enlève dans mon négatif; par contre si j’en ajoute dans mon négatif: en me laissant aller à mes passions, j’en enlève dans mon être positif.
La personne qui arrive, au cours de sa vie, à remplir son être positif, a atteint selon moi la sainteté; tandis que celle qui arrive à remplir son être négatif, est très malheureuse et souvent, sa seule issue semble être le suicide.
Ce qui nous joue souvent de mauvais tours, c’est que le négatif se présente à nous comme un marchand de plaisirs à court terme en nous offrant l’alcool, la drogue, le sexe, etc. Pour nous apporter par la suite, déceptions, amertume, dégoût de nous-mêmes, sentiments de culpabilité, etc. Tandis que le positif se présente souvent à nous par une sollicitation au renoncement à court terme. Par la suite, nous en obtenons une grande satisfaction de nous-mêmes, une paix, une joie intérieure qui dépasse de beaucoup les petits renoncements du début.
Libre à nous de choisir lequel des deux êtres nous voulons développer. Rappelons-nous que plus l’on renforcira l’un, plus l’autre sera affaibli, mais il sera toujours là et ne demandera pas mieux qu’à se développer. C’est ce qui donne l’espoir à celui qui a une vie faussée et qui en souffre; son être bon est là et ne demande pas mieux que de refaire surface pour lui apporter paix, joie, santé, bonheur, etc. Mais celui qui a développé son être bon doit demeurer attentif pour contrôler sa fragilité, sa vulnérabilité, ses tentations et ses faiblesses, car l’être mauvais est toujours à l’affût et ne désire qu’à resurgir.
Un père trappiste me disait : « Nous sommes toujours accompagnés par deux anges; un blanc, c’est-à-dire le bon, et un noir, c’est-à-dire le mauvais. Et quand l’un s’approche, l’autre s’éloigne. Si nous voulons savoir lequel des deux est le plus près de nous, nous n’avons qu’à observer notre état d’âme; si nous sommes heureux, joyeux et paisibles, c’est le blanc qui est le plus près, et si nous sommes stressés, angoissés, maussades, tristes, c’est le noir qui est le plus près de nous. » À nous de faire en sorte d’être le plus près du blanc, pour être plus heureux. Vivre selon l’Esprit, développer notre être positif, être à la recherche du bien, voilà un excellent moyen d’atteindre de nouveaux sommets.