ACCEPTER DE L’AIDE
Il est parfois difficile de se laisser aider. Notre orgueil étant ce qu’il est nous pousse à refuser de l’aide en nous disant que nous sommes capables seuls. J’ai remarqué que les gens qui acceptent facilement de se laisser aider, avancent plus rapidement que les autres et sont moins exposés à faire des erreurs. Je me souviens d’avoir embauché un assureur-vie qui avait une très belle personnalité : il se présentait très bien, il m’apparaissait avoir tout ce qu’il fallait pour réussir et, en plus, il avait déjà une courte expérience dans la vente d’assurances. Après son entraînement théorique, comme c’était mon habitude, je lui proposai de faire des ventes avec lui, ce qu’il refusa en me disant qu’il préférait être seul. Par la suite, voyant qu’il éprouvait de la difficulté, j’ai tenté à plusieurs reprises de l’aider et, chaque fois, il refusait. Il était trop rempli de lui-même, ce qui l’a conduit à un échec total.
Mais ceux qui ont réussi le mieux n’hésitaient pas à me demander de l’aide, dès qu’ils éprouvaient une difficulté.
À la suite d’une expérience spirituelle, j’avais découvert, à mon insu, que j’étais devenu dominateur, ce que je n’avais jamais voulu être; je croyais avoir de bonnes idées que je voulais transmettre aux autres. Après réflexion, j’étais convaincu qu’il y avait un fond de vérité et je ne savais absolument pas quoi changer pour modifier mon comportement. À cette époque, notre fille Sylvie travaillait pour un grand magasin à Montréal et, lorsque j’en avais l’occasion, je profitais d’un voyage d’affaires pour l’inviter à souper et pour lui donner les conseils que je croyais qu’un père devait donner à sa jeune fille vivant dans une grande ville. Un soir, tous deux attablés au restaurant, je lui dis ceci : « Chaque fois que nous avons mangé ensemble, nous avons parlé de toi et j’ai tenté de t’aider. Ce soir, je voudrais qu’on parle de moi, car j’ai réellement besoin de ton aide. Je viens de découvrir que je suis dominateur, ce que je ne veux pas être. Je ne sais absolument pas quoi modifier dans mon comportement. Toi l’aînée, tu as sûrement eu à en souffrir, tu es donc la meilleure personne pour m’aider dans cette recherche. » Il s’en est suivi un très long échange. Quand je l’ai laissée, vers les 23 h 30, en m’embrassant, elle m’a dit : « Je viens de passer la plus belle soirée de ma vie en ta compagnie. » Elle avait eu une occasion de m’aider. J’ai la certitude que cette soirée a eu une influence certaine, lorsqu’elle a accepté l’invitation de mon fils Julien de venir travailler au bureau avec nous quelques années plus tard.
Les gens sont beaucoup plus généreux que nous avons tendance à le penser. Donnons-leur l’occasion de nous aider, pour qu’ensemble, nous puissions atteindre de nouveaux sommets.