On ne peut pas raconter une retraite, encore moins celle que nous sommes allés chercher jusqu’au Canada, afin d’y rejoindre notre ami Léandre. Il n’est plus raisonnable qu’il vienne en Europe, qu’à cela ne tienne, nous sommes allés jusqu’à lui… L’amour fait des folies. Lorsqu’on a la chance (c’est le cas de le dire) d’avoir un tel témoin, il faut en profiter. Notre cadeau de Noël sera donc de partager avec nos lecteurs un peu de la joie qui remplit nos coeurs après avoir vécu quelques jours avec Léandre dans sa « Belle Province ».
Un message d’amour pour notre temps a été transmis par Léandre de la part du Seigneur. C’est Dieu qui choisit ses témoins. On ne s’auto-proclame pas témoin, on accepte humblement de n’être qu’un « petit commissionnaire ». L’humilité vraie est le gage de l’authenticité.
En se mettant à notre disposition en toute simplicité, en ne cachant rien de ses faiblesses, Léandre a prouvé une fois de plus qu’il ne cherche rien pour lui-même, mais qu’il s’offre au service du message reçu. Il n’en est ni propriétaire ni utilisateur, mais serviteur. Il n’a pas peur d’utiliser pour cela les moyens les plus modernes des médias ! Il témoigne de l’Évangile autant par ce qu’il est que par ce qu’il dit, là où le Seigneur l’a mis, sans se prendre pour un maître, mais en gardant au coeur la joie d’un enfant devant les merveilles que Dieu accomplit dans le coeur des autres… Sans jamais critiquer ni blesser, il rayonne d’amour, valorisant sans cesse les autres, car il discerne dans leurs âmes l’action de l’Esprit. « Heureux les coeurs purs, car ils verront Dieu », annonce Jésus… Tel Jean-Baptiste, Léandre peut dire : « Celui qui a l’épouse est l’Époux… L’ami de l’Époux se tient là, à l’écoute, et il se réjouit à la voix de l’Époux. Telle est ma joie, elle est parfaite. Il faut qu’Il grandisse et que je diminue… » (Jn 3,27-30).
Le premier soir de notre voyage « retraite-pèlerinage au Canada », en arrivant à l’Horeb Saint-Jacques, à minuit heure française
(mais à 19h00 sur place), nous participons à la messe du Dimanche, célébrée par le père Pierre et chantons le Gloria de Noël. Dès le lendemain matin, Léandre nous accueille en nous disant que Jésus a les bras chargés de cadeaux qu’Il veut nous distribuer. Et il se compare, lui Léandre, non pas au père Noël, mais à un tuyau d’arrosage : il n’est pas la source, mais il est chargé par le Seigneur de répandre la douche de Sa grâce. Il avoue même être l’arroseur arrosé !
Quand il pleut, nous pouvons ouvrir des parapluies ; quand le Seigneur nous envoie sa grâce, nous pouvons déployer des « paragrâces », nous dit Léandre. Mais il nous faut les laisser au vestiaire, et ouvrir nos coeurs, sans attente et sans exigence. Dieu les comblera à la mesure de leur ouverture.
En 2013, Jésus choisit encore ses amis, dans la diversité des états de vie, comme Il a choisi ses Apôtres. Il nous choisit par amour et pas en raison de nos mérites ou de nos vertus ; Il ne nous choisit pas parce que nous sommes aimables, mais pour nous rendre aimables.
Ses disciples, Jésus les a regardés et aimés ; nous aussi, Il nous regarde et Il nous aime. Il voit ce qu’il y a de beau en chacun d’entre nous. Comme Il a invité ses apôtres, Il nous invite à le suivre. Ils avaient – et nous avons – la liberté de dire « non ». Ils
ont pris du temps pour être avec Jésus, Il les a transformés. Il en est de même pour nous ; il nous faut prendre du temps pour être avec Lui et le laisser agir en nous.
Mais « n’est-ce pas une perte de liberté ? », se demanderont certains. Est-ce que l’oiseau perd sa liberté quand il vole ? Et le poisson quand il nage ? La vraie liberté, c’est de vivre ce pour quoi nous avons été créés. Notre vraie liberté d’enfants de Dieu, c’est d’aimer.
Alors, Jésus nous invite à donner notre « oui » à l’action de sa grâce en nous et à réunir les conditions qui lui permettront d’agir, conditions qu’il nous présente dans son Évangile. Il faut se décider, il n’y a pas de place pour les tièdes. Beaucoup de gens acceptent de donner une place à Dieu dans leur vie, mais pas la première… Si on veut dire oui à Dieu, il faut avoir le courage de dire non à ce qui est contraire à sa volonté… Léandre se fait conteur, il nous parle en images : C’est comme si Jésus nous invitait à monter dans sa barque : souvent, on met un pied dedans, mais on garde l’autre pied sur la rive : c’est très inconfortable ! Il nous faut donc nous décider pour Dieu ; alors, Il nous comblera de grâce, Il nous mènera vers le large.
Pourquoi, aujourd’hui encore, Jésus choisit-il des amis ? Pour répandre la civilisation de l’Amour et préparer son grand retour dans sa gloire. En ce moment, on constate l’immense apostasie d’un monde qui veut se construire sans Dieu; mais il y a déjà, sans bruit, de nouvelles pousses qui commencent à éclore. Dire : « Notre Père, que Ta volonté soit faite, que Ton règne vienne », donner notre vie à Dieu, nous fait déjà entrer dans la jubilation et dépasser ou relativiser nos angoisses. Le Seigneur choisit ses amis pour aider les autres à passer d’une civilisation sans Dieu à la civilisation de l’Amour. Et dans le monde de ténèbres où nous vivons, il n’est pas nécessaire d’être de grandes lumières pour éclairer ; d’ailleurs, ce n’est pas ce que nous faisons qui est important, mais l’amour avec lequel nous le faisons. C’est lui qui permet à la lumière de Jésus et à son Esprit de briller à travers nous et par nous. Il n’y a pas de plus grand honneur que d’être l’humble porteur de sa lumière…
Il nous faut être purifiés, parce que nous baignons dans un monde de ténèbres et que nous sommes nous-mêmes pécheurs. Le moyen le plus efficace et le moins coûteux pour que se réalise cette purification en nous, c’est le sacrement du Pardon. Nous sommes créés par Dieu et pour Dieu ; si nous nous coupons de Dieu, notre âme est troublée et nos relations avec les autres sont faussées, ce qui entraîne éclatement des familles, guerres, etc. Nous sommes donc invités à devenir des êtres de paix, parce que nous sommes pardonnés. La souffrance, accueillie, peut alors se transformer en grâce et en bénédiction. Cela va bien au-delà de l’acceptation : l’accueil prépare l’offrande ; il y a alors des visages qui, malgré la souffrance, sont rayonnants de l’amour de Dieu.
Une règle de vie : Tout accueillir, tout offrir, sans attendre. Quand on donne tout à Dieu, on entre dans la communion des saints, on a une espérance extraordinaire, parce que l’amour de ceux qui sont au ciel se répand sur la terre.
Quelques phrases glanées au fil des enseignements :
– Le seul moyen pour chasser le mal, c’est d’y mettre l’amour.
– Donner au Seigneur la première place, toute la place.
– Se décider pour Lui, se laisser maîtriser, conduire par son amour.
– Devenir l’amour, c’est impossible par nous-mêmes, mais il suffit de dire « oui » à Celui qui peut tout en nous.
– Nous ne sommes pas une erreur de la Création ; nous sommes des êtres inachevés. Il faut nous accepter tels que nous sommes et donner notre « oui » pour parfaire, en collaboration libre avec Dieu, notre création.
+ Dire « oui » au Père pour ce que sont les autres : ils ne sont pas non plus des erreurs de la création ! Apprendre à les offrir au Père, tels qu’ils sont.
+ Dire « oui » au Père pour la situation dans laquelle je me trouve aujourd’hui.
+ Dire « oui » au Père pour mon impuissance, devant ce que je ne peux contrôler. Plus j’accepte mon impuissance, plus je suis témoin de la toute-puissance de Dieu.
+ Dire « oui » à se laisser dépouiller des bagages et des attaches.
– Faire confiance au Seigneur, cela évite beaucoup de tensions et de fatigue.
– Pour ne pas s’épuiser à vouloir faire les oeuvres du Seigneur par nous-mêmes, ne pas oublier d’être branchés sur Lui.
– Entretenir des pensées négatives envers quelqu’un court-circuite l’amour.
– Aimer nos enfants, être de véritables témoins, les donner au Seigneur, Lui demander sans cesse le discernement.
Apprendre à L’écouter…
La retraite a duré quatre matinées. L’après-midi, nous allions visiter un sanctuaire ou un lieu célèbre du Québec, dans les environs de Montréal. Le cinquième jour, nous sommes allés à Sherbrooke, partager la journée avec la communauté Marie-Jeunesse, introduits par Léandre. Il nous a ensuite reçus dans sa « cabane à sucre » où nous avons retrouvé Élisabeth, son épouse, resplendissante comme lui, de l’amour de Dieu. Il suffit parfois d’un beau sourire rempli de charité et d’oubli de soi pour semer la joie et dire toute la lumière qui brille dans une âme. N’est-ce pas le plus beau témoignage, la plus belle conférence sans paroles ? Nous avons ensuite suivi le Saint-Laurent, sous le beau soleil d’automne, pour visiter d’autres merveilles québécoises, mais c’est une autre lumière qui habitait désormais nos coeurs, et notre regard émerveillé était autant intérieur qu’extérieur. Les relations elles-mêmes en étaient empreintes, paisibles et chaudes à la fois. Merci Léandre d’avoir été le catalyseur de l’action divine pour nous, merci de nous ouvrir au coeur de l’Évangile : « Parce que l’Amour t’aime et que tu te laisses aimer, tu deviens l’amour ». Le grand, l’unique commandement n’est-il pas encore et sans cesse à découvrir : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » ?
Pendant ces quelques jours, chacun a ouvert ses yeux, ses oreilles et son coeur pour accueillir le Seigneur à travers la beauté,
les frères, l’enseignement, la prière, le pardon, la communion des saints. Chacun s’est efforcé de dire son « OUI » au Seigneur, et le partage du dernier jour nous a fait goûter cette diversité, en écoutant comment, pour chacun, un fait, une rencontre, un enseignement, une célébration avait touché le coeur de nos frères. Ce bouquet à la gloire de Dieu, ce chant de louange et d’action de grâce, nous voulions, un peu, le partager avec vous…
OUI, AMEN, VIENS SEIGNEUR JESUS