Est-ce un événement passé ?
Très souvent, dans la vie, nous en arrivons à croire que nous sommes écrasés par des problèmes. Il m’apparaît que si le problème s’avère trop lourd pour nos épaules, c’est pour l’une ou plusieurs des causes suivantes :
Nous sommes trop à l’intérieur de notre problème;
Nous voulons contrôler ce qui est en dehors de notre pouvoir;
Nous portons le problème des autres;
Nous n’acceptons pas le passé;
Nous nous inquiétons de l’avenir;
Nous n’agissons pas;
Nous ne savons pas comment affronter un problème pour y apporter la solution.
Nous avons donc avantage à nous poser certaines questions.
4. Est-ce un événement passé ?
La quatrième question est donc de savoir si notre préoccupation se situe dans le temps présent, ou le temps passé. S’il s’agit d’une situation présente, nous passons à l’action en suivant le processus que j’indiquerai plus loin; s’il s’agit du passé, je dois prendre conscience que ce qui est passé est FINI, MORT ET ENTERRÉ. Je n’ai donc aucun pouvoir de le changer; j’ai avantage à l’accepter tel qu’il est en espérant qu’il va m’être profitable, à titre d’expérience. Selon moi, si nous ressentons un sentiment de culpabilité, nous devons compter sur la miséricorde de Dieu; d’ailleurs, Il a même institué le sacrement de réconciliation pour nous accorder Son pardon et nous enlever tout mauvais sentiment. Si nous avons été blessés ou offensés par quelqu’un, nous avons avantage à lui pardonner complètement, car c’est nous qui souffrirons si nous ne pardonnons pas. Sur le plan humain, il est difficile de pardonner à ceux et celles qui nous ont fait du tort, mais je crois qu’en passant par Dieu, c’est possible. Récemment, en jasant avec un jeune psychiatre, je lui ai demandé s’il avait rencontré des malades mentaux qui n’avaient pas, à la base, un sentiment de culpabilité ou une blessure reçue de quelqu’un, non pardonnée, retenue, maintenue et présente dans leur esprit par des sentiments de rancune. Il m’a confirmé qu’il y avait toujours à la base de tels sentiments; souvent il envoyait des patients au sacrement de réconciliation. Un psychiatre aurait déclaré, lors d’un congrès de cette profession aux États-Unis, que les maladies mentales se sont développées de façon inversement proportionnelle par rapport à la diminution de la pratique religieuse. Le pardon n’est pas humain, mais divin.
Un jour, un confrère courtier se présente à moi. Il est au bord d’une dépression, animé par un sentiment de rancune envers ses associés. Ces derniers lui avaient fait vivre une période difficile, qui avait menacé leur association. Après l’avoir écouté et compris, je lui ai remis une prière de pardon dans l’Esprit Saint, en lui disant que ce n’était pas à eux qu’il faisait du mal, mais bien à lui-même, et qu’il était en train de se détruire. Pour moi, le seul moyen de se libérer d’un tel sentiment est le sacrement de réconciliation. La même journée, il est allé recevoir ce sacrement et répétait chaque soir cette prière. Immédiatement, il a retrouvé la paix, la sérénité, et leur association s’est maintenue heureuse pour une autre période de dix ans, jusqu’au moment de la retraite de deux d’entre eux. J’ai été témoin de plusieurs autres cas de ce genre. Je pense que nous devons redécouvrir la puissance libératrice de ce sacrement de réconciliation.
Se pardonner à soi-même, d’abord, et ensuite aux autres, est, à mon sens, le moyen par excellence pour couper avec le passé, vivre le moment présent et en profiter pleinement.