Est-ce un problème qui appartient aux autres ?
Très souvent, dans la vie, nous en arrivons à croire que nous sommes écrasés par des problèmes. Il m’apparaît que si le problème s’avère trop lourd pour nos épaules, c’est pour l’une ou plusieurs des causes suivantes :
Nous sommes trop à l’intérieur de notre problème;
Nous voulons contrôler ce qui est en dehors de notre pouvoir;
Nous portons le problème des autres;
Nous n’acceptons pas le passé;
Nous nous inquiétons de l’avenir;
Nous n’agissons pas;
Nous ne savons pas comment affronter un problème pour y apporter la solution.
Nous avons donc avantage à nous poser certaines questions.
3. Est-ce un problème qui appartient aux autres ?
La troisième question que nous devons nous poser : « Est-ce qu’il s’agit d’un problème qui nous appartient ou appartient-il à quelqu’un d’autre ? » S’il n’est pas à nous, nous n’avons pas à le porter, même si c’est quelqu’un que nous aimons, car nous n’avons pas les grâces pour le porter à sa place et nous n’avons pas non plus les moyens pour le régler. Nous devons donc lui remettre son problème. Nous pouvons, et même dans certains cas, il est possible que nous nous devions de l’aider à le résoudre, sans le porter ni le prendre à sa place, mais en demeurant sur du solide. À titre d’exemple, si nous voyons quelqu’un que nous aimons en train de s’enfoncer dans un marécage, notre désir de le sauver est tellement grand que, sans réfléchir, nous courons dans le marécage pour le sauver; nous nous retrouvons à deux à nous enfoncer et nous ne pouvons plus l’aider; tandis que si nous demeurons les pieds sur du solide, et que nous lui lançons un câble ou une perche, là nous pouvons réellement l’aider, mais nous ne pouvons pas tenir la corde à sa place.
Un jour, je constate que ma secrétaire est très changée, fatiguée, semblant porter un poids énorme. Je lui demande ce qui lui arrive. Elle me dit que son mari, ayant fait un infarctus avec un arrêt cardiaque, confiné à la maison pour se rétablir, avait repris des travaux et passait ses journées entières à travailler, même le soir après souper. Elle était convaincue qu’il était en train de se tuer. Elle faisait tout pour l’arrêter, mais sans succès. Je lui demande si elle croyait pouvoir l’arrêter ou non. Elle me répond qu’elle avait tout essayé sans résultat. Je lui dis qu’elle avait donc la preuve que c’était lui qui avait la clé de sa solution et non elle, qu’elle pouvait regarder ce problème avec les yeux de la foi et accepter la pire des choses qui pouvait lui arriver, la mort. Si cela est quelque chose d’inacceptable sur le plan humain, c’est la plus belle chose sur le plan de la foi. Et après, je lui dis : « Êtes-vous bien sûre qu’il ne fait pas exactement ce qu’il doit faire pour sa santé ? Autrefois la maladie de cœur était traitée par un repos complet, alors qu’aujourd’hui, c’est par un conditionnement physique. Il a besoin de se sentir libre d’agir comme il le veut, et ce dont il a le plus besoin, c’est de voir son épouse sereine, rayonnante, c’est de sentir son amour. Vous pouvez l’aider davantage en lui remettant son fardeau et en faisant entièrement confiance à Dieu pour la balance. » Immédiatement, j’ai senti qu’elle retrouvait une grande sérénité qui s’est beaucoup améliorée dans les jours suivants. Lui, maintenant, se porte beaucoup mieux.