ALLER AU FOND DES CHOSES
Très souvent, nous tentons de régler un problème en fuyant ou en le traitant d’une façon superficielle, alors que nous aurions avantage à aller au fond des choses. Un soir, alors que notre fille Édith était au secondaire, elle nous raconte que son professeur de mathématiques avait exprimé son opinion, se disant favorable aux relations sexuelles avant le mariage.
Comme il s’agissait d’un professeur qui enseignait au Collège où j’avais travaillé à le faire survivre dans le but de donner à nos filles une formation chrétienne et humaine, je n’étais pas très heureux de cette déclaration et je m’empresse de voir le directeur pour lui faire part de cette situation que je déplorais grandement.
Le directeur, partageant mon opinion, me dit qu’il s’occupait de cette affaire. Je lui demande de ne pas impliquer Édith, car je craignais qu’elle subisse des représailles de la part de son professeur. Il m’informa qu’il aimerait cependant entendre sa version à elle, mais qu’elle ne serait impliquée d’aucune façon dans la rencontre avec le professeur; et c’est ce qu’il fit. Mais il avait demandé Édith à son bureau à la connaissance de toute la classe, à peine quelques minutes avant de rencontrer le professeur en question. Ce dernier a fait part à la classe de la réprimande qu’il venait de recevoir de son directeur et, s’il était dans une situation difficile, c’était à cause d’une étudiante. Toute la classe en conclut qu’il s’agissait d’Édith. De plus, comme c’était un professeur aimé des étudiantes, ces dernières étaient toutes frustrées et ma fille s’aperçut rapidement que toute la classe avait changé de comportement envers elle. Lorsqu’elle arrivait dans un petit groupe, les autres filles arrêtaient de parler. Elle en souffrait beaucoup et était très attristée de cette situation.
Elle nous en fit donc part et nous lui avons conseillé de faire face à la réalité et d’aller au fond des choses, en expliquant la situation devant la classe et devant le professeur. Prenant son courage à deux mains, elle demande au professeur s’il acceptait de lui donner dix minutes au début d’un cours. Ce dernier accepta, ce qui permit à Édith d’expliquer devant la classe qu’elle n’avait que décrit la vérité et qu’elle n’avait aucun contrôle sur les actes et gestes ni de son père ni du directeur. Voyant son courage, le professeur déclara : « Après ce geste courageux que vient de poser Édith, j’espère qu’aucune fille de la classe ne lui gardera rancune. » Et jamais elle n’a eu à en souffrir. Au contraire, elle en est ressortie grandie et plus confiante en elle-même. Avoir le courage de faire face à une réalité, en allant au fond des choses, est un excellent moyen d’augmenter la confiance en nous, d’être respectés des autres et ainsi atteindre de nouveaux sommets.